Que faire de vos poubelles en grand voyage ?
Une transat très écologique, ou pas un papier n’est passé par-dessus bord, avec les contraintes de places et d’odeurs, peut malheureusement n’avoir servi à rien après le premier orage sur cette décharge (voir ci-dessous) ou tout, ou presque, se retrouvera à la mer.
Cette malheureuse constatation, associée à l’injustice qui rend le plaisancier responsable de la pollution des plages (St Anne en Martinique par exemple) peut en décourager plus d’un. Je pense que nos efforts (quand tous les marins feront de même) finiront par inciter les gros pollueurs à se responsabiliser eux aussi.
Pour commencer il est nécessaire de connaitre la législation. En 1973 l’Organisation maritime internationale (OMI) adopte la convention MARPOL amendée en 1978.(http://www.voiles-aventures.com/shop/details/314/directives-pour-la-mise-en-oeuvre-de-l-annexe-v-de-marpol-73-78) dont un extrait se trouve en fin d’article.
Les pays signataires de la Convention Marpol 1973/1978 en 2008. © Jrockley, Wikimedia domaine public
Cette convention qui fait la part belle aux solutions incitatives en laissant les pays libres d’adopter les solutions pour contraindre les récalcitrants, recèle quelques propositions de bon sens qui méritent d’être soulignées et approfondies.
« Les déchets domestiques peuvent être réduits au minimum par l'adoption de bonnes pratiques d'approvisionnement ».
Effectivement il est tout à fait possible de réduire les déchets en évitant de les embarquer.
- 1° Dans votre magasin préféré vous devez choisir des produits dans des emballages recyclables par la mer.(polémique en fin d’article)
- 2° Sur le ponton commencez par retirer tous les suremballages, qui entourent les produits que vous avez achetés en grandes quantité, pour les jeter aux poubelles à « tri sélectif » qui équipent la marina.
- 3° Dans le carré remplissez les boites en plastiques que vous réutiliserez toute la vie du bateau avec le riz, pates, farines, graines, sucres etc…) pour retirer et jeter l’emballage commercial dans lequel ils étaient conditionnés. Nous avons choisis des boites en plastiques rectangulaires à couvercles à vis. Comme ce n’est pas facile à trouver, nous avons mis toutes la famille à contribution. Ils ont mangé beaucoup, mais alors beaucoup…de gâteaux d’apéritif bon marcher, pour que l’on puisse conserver le conditionnement.
- 4° Vous vous approvisionnez en eau potable avec des petits jerricans alimentaires équipés de robinets. Une carafe permettra de mettre l’eau au réfrigérateur et sur la table. N’hésitez pas, si vous préférez vraiment l’eau minérale, de vider les bouteilles d’origines, dans les jerricans et jeter ainsi ces bouteilles plastiques avant de prendre la mer.
Une fois fait le travail de préparation pour éliminer tous ce qu’on n’aura pas à éliminer en mer, il reste l’incompressible. De la boite de conserve vide à la bouteille de château Pétrus (je ne dirai pas l’année) que l’on a vidé pour fêter le passage de l’équateur, il faudra bien les jeter à la poubelle. Sauf que le camion ne passe pas tous les matins.
Le « Tableau 1 » de la convention Marpol vous explique ce que vous pouvez jeter et ou vous pouvez le faire.
Respecter cette charte est déjà un minimum. Toutefois si vous pouvez ne rien ou quasiment rien évacuer en mer ce ne sera que mieux. Pour cela deux conditions doivent êtres respectés, les odeurs et la place.
- 1° Les odeurs et bien sur l’hygiène. Un sac poubelle remplis de restes alimentaires mélangés à leurs emballages va assez mal supporter la chaleur Il va très vite renfermer des colonies nauséabondes et dangereuses de bactéries. La solution est simple. Un rinçage à l’eau de mer des emballages va résoudre le problème. Dans un premier temps se rinçage va éliminer la plus grande part de la nourriture encore présente dont se régaleront beaucoup d’habitants des mers et le sel qui se déposera sur la boite de conserve une fois l’eau évaporée « stérilisera » le reste.
- 2° La place est généralement un souci sur les bateaux de plaisances. Les ordures ménagères devront donc prendre le moins de places possibles. Pour cela un compacteur est indispensable. Bien sur le compacteur électronique qui bipe et fait le vide avant de vous rendre une brique étiquetée n’est pas nécessaire. Il existe des appareils manuels que l’on trouve facilement pour quelques Euros. Ces compacteurs peuvent permettre une réduction de moitié du volume.
- Exemples
- Presse à plat horizontale
- Kompactor
- Et surtout les « fabriques » de briques papier
Que peut-on jeter à la mer
Pour ma part, en dehors des restes de nourritures, une bouteille en verre réduite en petit morceau peut aller à la mer (par grand fond). Le verre redeviendra sable.
Un ami plaisancier pense que le papier et le carton (en petit morceau) peut être jeté à la mer car il se dégrade rapidement. Je ne suis pas sur que les poissons ou tortue qui les prendront pour de la nourriture apprécieront. A vos claviers pour donner votre avis.
Une petite parenthèse sur les eaux noires et les eaux grises. Notre dégout des excréments nous fait faire une fixation sur les eaux des WC qui sont pourtant beaucoup moins nocives que les « eaux grises » de votre vaisselle, de votre lessive ou de votre douche. La première nourrit sans complexes les crevettes, la deuxième les pollue avec ses divers détergents.
Mon coup de gueule va à l’abomination des pseudos écolos qui vont bruler leurs déchets sur une plage déserte en laissant aux suivants une flaque noire de plastiques mal brulés ou fondus qui dénaturera le site pour un bon moment. Imaginons un instant que chaque bateau le fasse même si c’est une coutume locale, n’en rajoutons pas.
Enfin, pensez à vos amis terriens, il est important qu’eux aussi protège la mer et son littoral, nous devons transmettre notre amour de la grande bleue à tous.
https://www.facebook.com/groups/371773619518570/Environnementale du Grand Casablanca
Pour les sorties côtière, les municipalités ont investis dans des poubelles flottantes (voir photo). La plupart des marinas ne sont pas équipés de vidange d’eau noires (ou grise) alors que les plaisanciers sont obligés d’utiliser leur réservoir prévu pour les recueillir et que ramener ses poubelles du WE parait peu contraignante. CHERCHEZ L’ERREUR !!
PG
Directives pour la mise en œuvre de l'Annexe V de MARPOL 73/78
3 : Réduction au minimum de la quantité d'ordures potentielles
3.1 Tous les exploitants de navires devraient réduire au minimum les quantités d'ordures potentielles embarquées ainsi que la production d'ordures à bord.
3.2 Les déchets domestiques peuvent être réduits au minimum par l'adoption de bonnes pratiques d'approvisionnement. Les exploitants de navires et les gouvernements devraient encourager les fournisseurs et avitailleurs des navires à examiner leurs marchandises sous l'angle des ordures qu'elles produisent. Diverses options existent pour réduire la quantité de déchets domestiques produits à bord du navire, notamment celles qui sont décrites ci-après.
3.2.1 La livraison de produits consommables en paquets de grandes dimensions peut réduire la production d'ordures. Toutefois, il faut prendre en considération certains facteurs, tels que la durée de conservation d'un produit après ouverture de l'emballage, pour éviter les déchets supplémentaires.
3.2.2 L'utilisation d'emballages et récipients réutilisables peut réduire la quantité d'ordures produite. Il faudrait limiter le recours à la vaisselle, aux ustensiles, aux serviettes, aux chiffons et autres articles jetables et utiliser de préférence des articles lavables, lorsque cela est possible.
3.2.3 Lorsqu'il existe des solutions pratiques de remplacement, il faudrait choisir des produits conditionnés ou fabriqués à l'aide de matériaux autres que des matières plastiques jetables pour le renouvellement des provisions du navire, à moins que des conditionnements ou articles en matières plastiques réutilisables ne soient disponibles.