Avoir une arme à bord

16-05-2013 00:00:00

Pourquoi pas!!!

 

Avoir une arme à bord, ce débat revient en force dans le bistrot des ports après chaque attaque de pirates. Profitons de cette légère accalmie sur le front de la piraterie maritime pour essayer d’en parler un peu plus sereinement et de développer les vrais arguments (non extrémistes) des « pour », des « contres » et ceux des…« intermédiaires ». 

D’abord les « pour ». Ils sont moins virulents pendant ces périodes de "relatives tranquillités".

Le risque majeur, dans certaines mer du globe n’est pas la météo mais l’agression, rarement en navigation (quoi que !) mais plus souvent au mouillage. 

  • La présence d'une arme à bord, cela rassure, on profite mieux d’endroits magiques qu’on aurait du éviter sans cette précaution. Nous ne somme plus obligés de fréquenter des zones surpeuplées, à nous les criques désertes.
  • Les brigands à « kalachnikov » s’attaquent aux gros bateaux, ce que nous avons à craindre c’est plutôt la délinquance non organisée qui est équipée d’armes blanches ou d’armes de poing et ils préfèreront s’attaquer à des plaisanciers sans défenses qu’affronter un bateau qui peut leur faire subir de graves revers. La délinquance va toujours au plus facile. Il faut bien sur que les éventuels agresseurs sachent que vous êtes armés, un tour de garde avec un fusil négligemment posé sur l’épaule suffit généralement.
  • Si les bateaux, plaisanciers compris, avaient officiellement le droit d’être armés, la grande majorité, pour ne pas dire pratiquement tous, le seraient (interrogez vous réellement). De plus cette autorisation ferait réfléchir les agresseurs qui seraient très souvent confrontés à une défense active et donc dangereuse. Que vous soyez armé ou non, les délinquants seraient beaucoup plus enclins à tenter leur chance ailleurs. L’interdiction des armes dans la plupart des pays est argumentée par le fait que la force publique est la pour vous défendre et dissuader les agressions. En mer où est la force publique ? En mer où sont les policiers sensés nous défendre ?
  • On peut être armé et ne pas contrevenir à la loi. Je vous livre stricto sensu la réflexion d’un internaute sur un forum. « Un arc ou une arbalète de chasse bien maniée sont des matériels redoutables et sont très bien adaptés au bateau. Ils peuvent être dissuasifs (?) et d'une aide psychologique pour l'équipage. Ils ont un énorme avantage sur les armes à feu, il n'est pas utile de les déclarer aux autorités.
    Il faut savoir s'en servir et profiter de chaque escale tranquille pour aller à terre s'entraîner sur cibles (mais non, pas sur les autochtones !) ou sur les chèvres sauvages pour améliorer l'ordinaire.
    La consultation des sites américains sera très bénéfique pour trouver les têtes de chasse et de combat, et les moyens amateurs pour réaliser les autres têtes de base qui sont explosives et incendiaires. 
    »
  • Une arme à poudre noire, pistolet, fusil ou même canon, est parfaitement licite à bord, quelque soit le calibre pourvu qu’elle soit la réplique d’une arme d’avant 1870. Soit les guerres d’avant cette date ne faisaientt aucun mort, soit le législateur a du « mou » dans sa logique politicienne. Cherchez l’erreur !

Canon poudre noire longueur 70cm calibre 69 mm (Arme de 8 ème catégorie - vente libre + 18 ans - non déclarable)

 

Revolver à Poudre Noire Pietta COLT 1851 Navy Yank cal.44/  6 coups (Arme de 8 ème catégorie - vente libre + 18 ans - non déclarable)

 

Ensuite les « contres ». Leurs arguments ont plus de poids quand l’actualité n’effraie pas le bon peuple.

Dans le mot plaisance il y a la notion de plaisir et plaisir et risque de tuer ne font généralement pas bon ménage.

  • La présence d’une arme à bord est une source permanente d’ennuis et d’angoisses. Pour rester dans la légalité il faut la signaler aux autorités. La déclaration d'une arme lors de la clearance complique considérablement les formalités, très souvent elle s’accompagne d’une mise sous scellées qui la rend inefficace dans les mouillages ou elle est sensée servir, le tout accompagnées d’une quantité invraisemblable de paperasses et de la présence d’un coffre spécialisé à bord (déjà qu’il n’y a pas beaucoup de place). Si vous optez pour la solution de l’illégalité il vous faut trouver la cachette idéale. Suffisamment discrète et compliquée pour que la première perquisition ne se termine pas, suivant les pays, par une saisie du bateau, une forte amende, de la prison ou les trois en même temps pour faire bonne mesure. Bonjours le plaisir ! Si la cachette est suffisamment bonne et compliquée, le temps qu’il vous faudra pour la récupérer sera souvent trop long pour rendre l’arme utilisable. Il est rare que les pirates envoient un faire part avant d’attaquer.
  • Les attaques se fond le plus souvent au mouillage, pendant la nuit. Faut-il établir des tours de garde chaque nuit avec une arme à l’épaule ?
  • Allez-vous tirer sur tous les pécheurs qui s’approchent trop prés de votre bateau ?
  • Après avoir identifié avec « certitudes » que l’embarcation qui vous accoste est hostile, pensez-vous pouvoir abattre cet homme avec autant de calme que « clint Eastwood » dans un de ses film ? Il y a beaucoup de chance que ce soit le film de cette scène que vous avez vécu qui vous hante chaque fois que vous serez au calme.

Et maintenant les « intermédiaires » C’est souvent ceux qui ont écouté les arguments des un et des autres et ont trouvé du bon et du moins bon chez chacun d’eux.

Ce défendre pourquoi pas ? Mais tuer quelqu’un…

  • Il est vrai que pour sa tranquillité dans un lieu isolé, bien plus agréable que dans un mouillage où passer d’un bateau à l’autre peut se faire pratiquement sans se mouiller les pieds et sans annexe, la sécurité de faire savoir qu’on est armé est un plus. Pour cela une arme n’a pas besoin d’être létale. Un fusil à air soft (air comprimé) fait parfaitement illusion mais ne sera d’aucun secours en cas de véritable attaque.
  • Dans le cas d’une attaque réelle, un pistolet lance fusée à 1 coup ou mieux à deux coup (limite) comme le « 54 DA » peut suffire. Ce gros pistolet (parfaitement légal)  de calibre 12 tire avec des cartouches 12 x 50 une fusée de détresse.. Vous pouvez vous procurer légalement  des cartouches de défense qui contiennent des chevrotines en caoutchoucs. Considérés comme non mortels, ces projectiles sont suffisamment puissants  pour assommer un homme à 15m et même lui briser une jambe. C'est très impressionnant quand on tire, cela fait un bruit de fusil de chasse et une grosse flamme sort du canon.

 

Ce petit florilège n’est pas exhaustif mais donne la tendance générale. Si l’on peu regretter la réglementation absurde et incohérente, qui ne rend pas le skipper responsable de ses choix, alors qu’il est sensé avoir les obligations et les devoirs d’un officier ministériel et d’un officier de police à son bord (un simple gardien de la paix est armé) il faut se rendre compte qu’une arme n'est en aucun cas un objet anodin. Et là, encore plus qu’ailleurs, l’amateurisme, au sens péjoratif du terme, n’est pas tolérable. Si vous choisissez d’avoir une arme à bord il faut que vous soyez responsable et compétant. Acquérir une bonne formation qui inclue la pratique mais aussi la compréhension et le respect de l’arme est un préalable indispensable. Tout autre choix est potentiellement criminel. L’autorisation ou non de l’arme reste finalement secondaire, personne ne souhaite être piraté mais personne ne souhaite tuer sont voisin de mouillage venu vous inviter à prendre l’apéro.

 

PG

 

PS:

"Législation Française : la classification des armes à feu 
A l'heure actuelle, la classification est divisée en 8 catégories; les armes à poudre noire font partie de la 8 ème catégorie,

- Catégorie 8§3 : armes qui reprennent l'aspect extérieur ainsi que les principes de fonctionnement des divers mécanismes des modèles originaux des armes anciennes d'un modèle antérieur au 1er janvier 1870, définies ci-après : fusils, mousquetons, carabines, pistolets et revolvers conçus pour l'utilisation de la poudre noire et des balles en plomb
et se chargeant par la bouche ou par l'avant du barillet ou tirant des cartouches avec étui en papier ou carton et se chargeant par la culasse à l'exclusion de toute arme
permettant l'utilisation d'une cartouche avec étui métallique.
Attention : les reproductions d'armes historiques qui ne satisfont pas à ces conditions relèvent, selon leurs caractéristiques techniques, du régime applicable aux armes des 1ères, 4ème, 5ème ou 7ème catégorie (Art 2 B, 8ème catégorie §3 du décret du 6 mai 1995)."

Choix alternatif pour calmer les plus agréssifs

 
 

 

 

 

 



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