La Piraterie, acte 2 : Le Golf d’Aden
Il semble que le Golf d’Aden a vu reculer le nombre d’actes de pirateries en 2012. Est-ce l’effet de la mission de l’OTAN, « ATALANTA », mais on constate une baisse significative de 27% depuis 2009.
75 attaques et 250 prises d’otages en 2012 tempèrent fortement ce bilan optimiste, même si aucun plaisancier n’est, heureusement, dans ce sinistre décompte.
Le contre-amiral Pott, commandant de l’opération Atalanta, a rappelé —tout particulièrement aux plaisanciers— que cette petite accalmie reste précaire.
« Nous assistons actuellement à un succès tactique, mais il est encore totalement réversible. Et les plaisanciers doivent continuer d’éviter le transit dans les zones à haut risque – sud de la mer Rouge, golfe d’Aden et la partie ouest de l’océan Indien. On ne souligne pas assez le grave danger qu’il y a à traverser ces zones »
Pour mémoire il faut noter que les attaques de plaisanciers dans ce périmètre sont d’une rare violence. Tout d’abord sur les 12 dernières attaques, toutes se sont terminées par le décès d’un plaisancier ou la prise en otage pour une durée qui peut aller jusqu’à plusieurs années (7 mois en moyenne). Les conditions de détentions sont terribles et après des sévices parfois insoutenables (simulacre d’exécution etc…) la libération intervient contre versement d’une rançon colossale.
Ceci précisé, la constatation que nous pouvons faire est que les pirates sont les plus forts et la réponse des autorités ou des organisations payés pour nous défendre n’est que de nous exclure d’une mer qui reste un passage obligé.
Protection version riches armateurs !
Les cargos se défendent seuls avec des compagnies privées (anciens militaires) payées fort cher. Les plaisanciers, eux, n’ont même pas le droit d’être armé (même si cela ne sert pas à grand-chose). La réponse miracle, « on ne va pas mettre un porte-avion derrière chaque esquif », du gouvernement est un parangon de mépris. La vie de 4 ou 5 plaisanciers, inutiles par nature, ne vaut pas grand-chose. La consigne serait même d’éviter toute prise d’otage et d’attaquer le voilier sans discernement. Plaisanciers serrez les fesses et priez votre Dieu favori.
Pourtant faire autrement et plus simplement est possible. Il y a quelques années nous avons remonté l’Amazonie, lieu réputé dangereux (Peter Blake venait d’y être assassiné), pendant deux mois sans le moindre danger avec le « rallye transamazone ». Nous étions une vingtaine de voiliers, accompagnés d’un bateau militaire Brésilien qui ne nous a pas quitté et a sécurisé notre voyage.
Je pense que ce que quelques passionnez arrivent à faire, avec l’aide du Brésil chaque année, la France et tout les pays qui ont une flotte de plaisance pourraient le faire en organisant de la même façon trois ou quatre fois par an ce genre de transhumance sécuritaire.
Le Bateau de la marine brésilienne qui a accompagné le "Rallye Transamazone" 2006
C’est tellement simple que l’on se demande si faire ENA n’empêche pas se genre de réflexion.
Allons voir ce qui marche ailleurs.
PH
INFOS DERNIERE (BRUXELLES2 exclusif) Les forces anti-pirates de l’Union européenne et de l’OTAN ont déjoué l’activité d’un groupe pirates qui sévissait dans les parages des côtes somaliennes, selon nos informations. Un navire marchand avait, en effet, été attaqué par un skiff pirates samedi (5 janvier) au large des côtes somaliennes, à environ 3° nord et 51° Est, à hauteur de Ceeldhere (région du Galguduud), entre Somalie et Seychelles. Six pirates étaient à bord du skiff, armés d’armes légères et d’un lance roquette type RPG. L’équipage du MSC Jasmine — un porte-container chypriote battant pavillon panaméen — s’est réfugié dans la citadelle. Et l’équipe de gardes privés à bord est entrée en action. Des échanges de coup de feu ont eu lieu, aucun personnel n’a été blessé à bord du navire (on ne sait pas encore si des pirates ont pu être blessés). Le navire a réussi à s’échapper poursuivant sa route vers Mombasa. Mais le signalement du skiff a été donné. Après alerte et repérage par l’avion de patrouille maritime, le skiff pirates ainsi que le bateau mère ont pu être arraisonnés.
Des pirates et des otages à bord du voilier français Le Tanit, le 10 avril 2009 au large des côtes somaliennes.
Et puis il y a la version russe pour tout bateau suspect !
LA PIRATERIE MARITIME AU DEBUT DU XXIème SIECLE
PANORAMA, MODES OPERATOIRES ET SOLUTIONS
Mémoire pour le diplôme d’Université de 3ème cycle
Analyse des Menaces Criminelles Contemporaines
Présenté par Antoine Salim Chebli
Dirigé par Stéphane Quéré, François Haut et Xavier Raufer
JUIN 2009
http://www.voiles-aventures.com/shop/details/103/la-piraterie-maritime-au-debut-du-xxieme-siecle