Le prêtre et le sexe Les révélations des procès de l’Inquisition

Catégorie : Livres - Etrange / Polémique

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Alessendro Stella 

Les archives de l’Inquisition : source pour l’histoire de la sexualité des prêtres. La base documentaire principale de ce livre est constituée d’environ cent quarante procès instruits par le tribunal de l’Inquisition de Mexico, du milieu du xvie aux dernières années du xviiie siècle. Ils ne représentent qu’une partie des quelque deux mille affaires concernant les transgressions sexuelles de moines et curés traitées par le Saint-Ofice de la Nouvelle-Espagne pendant cette période. C’est dire l’étendue de la base d’informations sur les désirs des prêtres d’autrefois, fournies par une source non suspecte, les propres archives de la sainte Inquisition. Voici un cas. Au cours de l’été 1789, suite à la dénonciation de deux jeunes garçons, le tribunal de l’Inquisition de Mexico avait dû instruire un procès contre le père don Feliciano Manuel Rincón. Âgé de soixante-sept ans, ce religieux enseignait le latin aux séminaristes de la capitale mexicaine, mais le procès dévoila que les « études » auxquelles il convoyait des jeunes élèves dans sa cellule étaient d’une autre nature. Après les deux premiers, douze autres garçons âgés de treize à seize ans, tous « de qualité Espagnols », tous étudiants en « grammaire » (latin) dans différents séminaires de Mexico, et parmi eux trois frères novices, furent appelés à témoigner devant l’Inquisition au sujet des comportements du père. Tous racontèrent à peu près les mêmes agissements (qui duraient pour certains depuis deux ou trois ans) avec le père Feliciano, faits de « réunions d’études » dans sa cellule, de bains et de promenades en groupe. Lesdites « études », qui se pratiquaient en groupe, consistaient en lagellations sur les fesses découvertes et masturbations réciproques. Un garçon relata que le père Feliciano était obsédé par ses fesses, qu’il n’arrêtait pas de les lui toucher, sentir et baiser. Il lui disait « qu’il n’y avait rien de mal à cela, que toucher et se faire toucher les parties n’était pas un péché, puisque c’était par plaisanterie et non par malice et que ce n’étaient que jeux de garçons ». Le témoignage le plus attendu par les juges du Saint-Ofice fut celui d’un étudiant du collège de San Ildefonso, âgé de seize ans, qui avait dormi de cinquante à soixante nuits dans le lit du père Feliciano au cours des deux années précédentes. Il avait lui aussi participé régulièrement aux séances sadomasochistes et autres jeux érotiques masculins avec le père, mais, au dire des autres témoins, il avait également souvent dîné puis dormi dans le même lit que le religieux. Il expliqua aux juges que la raison en était que le père Feliciano avait promis à sa mère qu’il lui trouverait une place au collège de San Ildefonso, et que sa propre mère insistait pour qu’il reste dormir chez le prêtre, qui prenait aussi en charge sa nourriture. Ni lui ni les autres treize garçons interrogés n’avouèrent des actes de sodomie, mais tous firent des allusions explicites à l’attrait que leurs fesses exerçaient sur le père Feliciano. ...



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