Anonyme
Le toilettage de la règlementation de la navigation de plaisance semble avancer… ou reculer.
Le 1° mai prochain une vision plus pragmatique des règles de sécurité applicables à la navigation de plaisance en mer sur des embarcations de longueur inférieure ou égale à 24 m entrera en vigueur avec certaines modifications non négligeables de quelques points clefs. C’est un pas en avant intéressant mais moins « révolutionnaire » que n’avait été le précédent. Encore deux ou trois toilettage, s’ils continuent à aller dans le bon sens et nous devrions être soumis en quelque choses d’enfin cohérent.
C’est donc la division 240 qui fait dans la nouveauté avec tout d’abord l’objectif de la clarification du document, c’est-à-dire de réduire la liste des termes dont les définitions sont floues et interprétables.
Cette clarification porte sur deux notions essentielles du texte. La notion de chef de bord et la notion d’abri.
Le Chef de bord
Jusqu’ au 1° Mai prochain le chef de bord ou skipper ou capitaine de plaisance etc. se définissait comme à la fois le contre-amiral de la flotte Pacifique, le capitaine d’un morutier du 18° siècle ou même comme le gentil GO du club méditerrané réduit à l’esquif qui l’abrite.
A compter de cette date la définition est parfaitement claire, enfin presque !
Chef de bord : Membre d’équipage responsable de la conduite du navire, de la tenue du journal de bord lorsqu’il est exigé, du respect des règlements et de la sécurité des personnes embarquées.
« Responsable de la conduite du navire et de la tenue du journal de bord » aucuns soucis c’est parfaitement limpide
«Du respect des règlements et de la sécurité des personnes embarquées » là cela ce corse. A-t-il comme avant les pouvoirs d’officier de police et ministériel ou cela lui a t-il été retiré et dans ce cas comment peut-il avoir l’autorité nécessaire pour contraindre un récalcitrant à respecter les règles de sécurité dont il est le garant ?
Exemple à partir de l'îles de Barbuda
Abri
Aujourd’hui encore la notion d’abri est pour certain réduit à la présence d’un port ou d’une marina et pour d’autre à la ligne côte d’une carte Shom.
Nouvelle définition :
Abri : Endroit de la côte où tout engin, embarcation ou navire et son équipage peuvent se mettre en sécurité en mouillant, atterrissant ou accostant et en repartir sans assistance. Cette notion tient compte des conditions météorologiques du moment ainsi que des caractéristiques de l’engin, de l’embarcation ou du navire.
Sous réserve de quelques précisions, je pense que l’interprétation n’aura plus droit de citer. « Cette notion tient compte des caractéristiques de l’engin, de l’embarcation ou du navire, mais aussi des conditions météorologiques du moment » Bien sûr faut-il savoir si cette définition suffit à déterminer le « moment » du choix, compte tenu de l’évolution normale d’une situation météorologique, le moment choisi est celui où l’on se met à l’abri ou au contraire, le moment où on quitte cet abri puisque il est dit aussi que « nous devons pouvoir le quitter sans assistance». Certains vous diront : « les deux mon capitaine » et dans ce cas-là, s’adjoindre un « voyant extralucide » comme élément de sécurité n’est pas superflu.
Imaginez qu’après un coup de vent méchant, les conditions météos soient redevenues normales mais que la marée étant basse à cet instant vous ne pouviez plus quitter votre abri. La question se pose, c’était ou ce n’était pas un abri ? Etiez-vous ou n’étiez-vous pas à moins de 6 milles (ou 60 milles) d’un abri ?
La deuxième évolution importante a été apportée pour les bateaux de plaisance qui s’aventureraient au-delà de 60 milles nautiques.
Une dotation de sécurité supplémentaire a été créée pour les navigations au-delà de 60 milles d’un abri
Dans la précédente réglementation, la dotation hauturière s’appliquait à partir de 6 milles d’un abri. Dans la nouvelle réglementation, la dotation semi-hauturière s’applique à partir de 6 milles d’un abri, la dotation hauturière à partir de 60 milles d’un abri.
Sachant que nous nous noyons beaucoup plus facilement à 65 milles nautiques d’un abri qu’à 59 milles nautiques du même abri, les concepteurs de notre nouvelle réglementation ont rétabli l’obligation d’« Un radeau de survie de type I conforme à la norme ISO 9650 » que nous savons tous inutiles sinon dangereux et qui, de haute lutte, avait été remplacé par le choix, sous sa responsabilité, du chef bord pour un engin de sécurité pouvant être manœuvrant. Il est vrai que la quasi faillite de Zodiac il y a deux ans en a traumatisé plus d’un.
Dans la même veine sachez que la VHF portative devient obligatoire à partir 60 milles d’un abri. La portée moyenne d’une telle VHF est au maximum de 20 milles nautiques, même les sémaphores les mieux équipés seront en limitation de réception. Un bon moyen de ne pas les déranger…. Alors que, des 2 milles nautiques, ce système de communication trouve toute son utilité. Il est vrai qu’un bateau hauturier navigue aussi dans la zone côtière et pourra être secouru les autre bateaux n’auront qu’à faire de grands signes…. (de fumée)
Mais je suis en train de tomber dans le sport national français, celui de la critique systématique. Je vais donc me contenter de vous fournir les éléments de cette nouvelle réglementation
Ci joint le tableau des exigences de matériel de sécurité. (1)
Ce qui change vraiment
- La notion de chef de bord a été explicitée dans le document
- Une dotation de sécurité supplémentaire a été créée pour les navigations au-delà de 60 milles d’un abri : optimiser la sécurité pour les plaisanciers au long-cours.
- Un émetteur récepteur VHF sera obligatoire à partir du 01 janvier 2017 pour les navigations au-delà de 6 milles d’un abri : assurer la capacité de communiquer en toute circonstance.
- Une nouvelle trousse de secours est proposée.
- Les VNM pouvant embarquer au moins deux personnes pourront désormais naviguer jusqu’à 6 milles d’un abri.
- La notion d’abri a été précisée.
- La charge maximale recommandée par le constructeur du navire doit être strictement respectée par le chef de bord.
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Resource photo
http://adorindil.deviantart.com/art/Admiral-Barbossa-217164128