Le tour du Monde de "Tamala"
William et son équipage, nous propose un récit d’une partie de son grand voyage. « Tamala », leur Dufour 525, a quitté les eaux de l’Europe il y a un an pour le grand tour.
« Si notre rêve devenait un peut le votre? ». Cette proposition était séduisante, nous avons donc décidé de lui laissé les clefs pour qu’il nous raconte son histoire.
« BIENVENIDOS A CUBA SOCIALISTA »
« C’était les mots que nous pouvions lire, inscrits en lettres capitales et immenses en dessous des gardes côtes armés, rigides, prêts à intervenir, la confirmation de ce régime totalitaire et ferme. Les regards que nous échangions alors a bord nous posaient plus de questions que donnaient de réponses. «Bienvenue a Cuba, interdiction de débarquer!». Le docteur arrivait pour le contrôle sanitaire, son sourire nous rassurait, et en deux heures, tous les autres contrôles se faisaient avec des milliers de questions sur notre voyage, la vie sur un bateau… la chaleur latine commençait à réchauffer l’atmosphère.
Cienfuegos, inscrite au patrimoine de l’Unesco, cité créée par les français dont on retrouve les traces dans l’architecture coloniale et sur certaines boites aux lettres!
On se retrouvait au début dans le système touristique, de prendre des bus réservés aux étrangers, les Viazul, alors que les cubains voyagent pur 10 fois moins chère avec les guagua, et les caro particular (transports de passagers privés, sorte de bétaillères reconditionnées en transport de passagers), les taxis nous proposaient de nous amener, mais devant notre insistance de ne pas dépenser autant d’argent, ils nous expliquaient finalement comment fonctionnent les transports. Les amarillos, ces hommes en jaune, se trouvent sur les bords des routes et regroupent les voyageurs pour leur faire prendre ces caros particulars, mais il faut demander plusieurs fois à différentes personnes les coûts afin d’avoir les prix avant, et ne pas se retrouver à payer plus chère.
Ce petit «libéralisme» se retrouve dans plusieurs secteurs, comme les restaurants dit aussicasa particular, les chambres d hôtes, et petit commerces diverses, tout cela à des prix très abordables.
Il nous a fallut 10 heures et 4 changement de transport, pour arriver à La Havane, capitale de Cuba, où nous nous mettions immédiatement à la recherche d’une chambre. Une dame, rencontrée par le hasard d’une question, nous a accompagnée dans plusieurs maisons d’hôtes, la volonté de rendre service est réelle.
Miguel était devant sa porte, nous concluons la chambre pour le séjour. Alors qu’un soir nous rentrions tard, nous sonnons a plusieurs reprises mais sans réponse (Morphée devant avoir grand pouvoir sur le sommeil de Miguel) nous sommes contraints à rester sur le palier. Alors mon amis me demande «comment s’appel en français l’animal avant d’être papillon?», je lui répondais une chenille pourquoi? Elle me disait «parce que j’en ai une sur mon sac!». A 5 heures du matin, nous nous décidions à sonner de nouveau, et alors la porte s’ouvre, laissant apparaître les yeux étonnés de Miguel, qui très confus, nous explique ne pas nous avoir entendue sortir le soir, et donc nous croyait tranquillement en train de dormir dans notre chambre!
Miguel nous présentait à plusieurs casa particular , nous recommandait celle-ci, nous déconseillait celle-là. Un soir, alors que nous étions seul à manger, la salsa comme musique de fond, voilà la serveuse et le cuisinier qui se mettaient a danser, et nous proposait de nousenseigner quelques pas de salsa, nous prenions un cours lors de cette une soirée fantastique entre repas et danse.
Alors que nous nous promenions sans but, nous voyons au coin d’une rue des personnes attendre avec des assiettes, nous les imitons et voyons arriver un jeune vendeur ambulant de gâteaux. Nous lui demandons les recettes, et devant notre intérêt , nous invitait chez lui. Le lendemain nous voilà chez Iran, avec ses deux enfants et sa femme enceinte, pour voire la fabrication de ces «dolce» en nous expliquant qu’il se lève à trois heures tous les matins, pour que ses gâteaux soient prêts pour l’après midi. Durant les deux jours avec eux, nous participions à l’élaboration des gâteaux, nous lui faisions des sablés, échangions des recettes, et alors qu’il se mettait à pleuvoir, nous voila tous en train de mettre des bassines , et déplacer le vieux canapé se trouvant sous les fuites de la toiture. Je me retrouvais en quelques minutes avec une brosse et une serpillière à la main pour soulager la maîtresse de maison très fatiguée. Elle me demandait gentiment si je pouvais cuisiner le repas, et après mangé, nous voila en train de danser le houlahop avec sa fille de 8 ans, qui en profitait pour nous faire également un cours de danse, c est dans le sang, Ces journées sont gravées dans ma mémoire pour ne plus s’effacer.
Les jours passaient, tous plus agréables les uns que les autres, et il nous fallait continuer versVinales, parc national, patrimoine de l Unesco. Nous nous y rendions en caro particular, un vieux bus, des sièges totalement défoncés, le plancher ajourné nous laissant voir la route, aération naturelle que nous appréciions par ces grandes chaleurs… Les 25 derniers kilomètres nous les avons fait avec un taxi américain, ces vielles voitures des années 60 parfaitement entretenue par ces propriétaires fières de leur cavalerie, pouvant accueillir jusqu’à 6 personnes, et précieusement protégés par Cuba, qui les a décrété comme patrimoine Cubain afin de ne pas les voir disparaître, entre les mains de collectionneurs étrangers. Une habitante de Vinales, voyageant avec nous, nous présentait la casa particular Grether Carlos, La maîtresse de maison nous accueillais le soir, et en nous installant dans la chambre, s’excusait de ne pouvoir nous proposer qu’un repas familiale. Celui-ci prêt, nous arrivions devant la table du salon, et découvrons un vrai festin, entre les assiettes de fruits, de légumes, le poulet juste doré dégageant des odeurs d’épices délicieuses, et tout ça seulement pour nous!. Durant le séjour chez elle, elle nous propose de nous faire un bon petit déjeuné, plein de couleurs, digne des meilleurs hôtels, nous tiendrions sans problème jusqu’au soir. La générosité se retrouve à tous les instants, dans les gestes de chaque jour.
Nous visitions le parc durant ces quatre jours. On nous indiquait un point d eau fraîche, mais pour y accéder, il fallait traverser des passages a gué, ou nous voyons des bœufs et leur propriétaires dans un mètre d eau, en train de se rafraîchir, c est le seul moyen de cultiver les champs de tabac, d ananas, dans ce parc marécageux. Nous décidions de changer de direction pour arriver dans une retenue d’eau ou on nous demande de payer pour se baigner! Il est si facile de gagner de l’argent avec les touristes, nous nous déplaçions de quelques centaines de mètres le long de la rivière pour profiter de cette fraîcheur que la nature nous offrait.
L’hospitalité à Cuba n’est pas une légende, alors que nous rentrions, il se mettait à pleuvoir comme seule la saison des pluies peut le faire, et la s’ouvraient les portes, on nous interpellait dans la rue pour venir se mettre à l’abri, nous accueillir chez un fermier, puis un retraité, une école, et échanger sur la vie de chacun. La simplicité comme valeur première, nous étions des citoyens du monde, où chacun a sa place.
De retour à Cienfuegos, nous préparions le départ pour Cayo Largo, archipel d’îles de Cuba, centre de reproduction des tortues et superbe site de plongée. En quelques minutes en bateau nous retrouvions sur des îlets déserts de sable blanc, au milieu de cette nature, des pélicans, frégates, mouettes… Nous allions au centre de protection et de reproduction des tortues, alors que nous n avions pas d’argent sur nous pour payer l’entrée, nous rencontrions Léonardo qui nous proposait de nous faire participer à son travail en nous expliquant la vie des tortues. Il nous fait entrer, et nous allions avec lui voire une éclosion d’œufs et des dizaines de petites tortues sortir de ce troue de sable, que nous récupérions pour les mettre dans des bassins de naissances et les nourrir. Devant notre intérêt, il nous proposait de reconstituer un nid et d’y mettre les œufs récupérés la nuit sur la plage par l’équipe de surveillance. Nous plaçons les œufs un à un, dans ce nouveau nids, en nous expliquant qu’il fallait les reposer dans la position exacte de celle trouvée dans le nid initial, afin que la fécondation continue sont cours. Nous rentrions au bateau, l’esprit au milieu des tortues, nageant avec elles, au soleil couchant, vers l’immensité de la mer.
Alors que nous nous éloignions de Cuba, et reprenions notre route vers les petites Antilles, toutes ces images se bousculaient dans ma tête, et je ne savais pas comment exprimer ce trop plein de rencontre, de découvertes, de plaisir, comment faire passer ces émotions. Alors ces quelques lignes sont pour vous, et pour moi ce plaisir de vous les conter. »
William passavant, bateau tamala
Willian nous enverra beaucoup d'autres textes pour que son voyage soit un peut le votre, mais si vous voulez en savoir un peu plus vous pouvez le retrouver sur son site
http://www.tamala.fr/bienvenidos-cuba-socialista/