Les Baléares vues de la mer 2° partie

23-09-2013 00:00:00

Dans un précédent article de voiles-aventures, nous nous sommes quittés à Puerto Soller, principal mouillage sur la côte ouest de Majorque.

 

 

De là, en descendant cette côte ouest, nous avons fait escale dans la Cala de Santa Ponza. La ville est une ville de vacance Anglo-hollando-germanique où entendre parler espagnol devient un exploit.

DSCN0702.JPGLes jeunes sont ravis de pouvoir faire la fête dans ce climat cosmopolite. Les moins jeunes sont vite lassés du bruit, de la foule et des boudins traînés par des hors-bords qui transforment le mouillage en rodéo.

Un peu, pourquoi pas, mais au bout de deux jours, on sent la sérénité de l'équipage se fissurer.

Les nerfs sont à fleur de peau, même la pêche dans ces eaux poissonneuses a du mal à apaiser le stress que l'on sent monter.

Direction Palma pour changer d'équipage et se refaire une santé dans la vieille ville qui est restée presque authentique.

Une envie de calme nous montre le chemin de Minorque.

En avant pour Ciudadela. La remontée de la côte ouest avec escale à Puerto Soller pour récupérer les retardataires du nouvel équipage venus par le train depuis Palma, se fait par vent de sud-ouest.

La navigation est agréable jusqu'au chenal entre Majorque et Minorque où un reste de Tramontane a levé une mer qui vient en contradiction du vent dominant de sud ouest, une vraie bouilloire.

Le port de Ciudadela et les mouillages environnants sont assaillis par les plaisanciers qui cherchent un refuge. L'entrée de la Cala d'en Busquet n'a rien à envier à la place de la concorde aux heures de pointe.

Le canot de la capitainerie a toutes les peines du monde à garder la passe libre pour permettre l'entrée des ferrys. Devant ce capharnaüm, fort éloigné de notre envie de tranquillité, il ne reste plus qu'à se dégager et gagner le Nord de l'île pour trouver un mouillage calme.

La nuit est tombée, ce sera Codolar de la Torre Nova à l'abri de falaises désertes et majestueuses.

Après un début de soirée agréable, le vent tourne, la houle d'ouest s'engouffre dans la baie. Elle frappe le bateau par son travers tribord imprimant un balancement
désordonné et plutôt désagréable

Le matin, lassé par cette mer capricieuse, l'équipage vote pour un départ précipité vers une baie plus hospitalière afin de savourer, comme il le mérite, un petit déjeuner au pain fraîchement pétri par le maître cook. Ce sera Cala d'Algayerens.

PICT0116.JPG

{C}{C}{C}{C}{C}{C}{C}Une demi-heure de mer et nous décidons de mouiller une ancre, le temps de notre fameux petit déjeuner.

Eau turquoise, ciel bleu, sable blanc, une cabane à bateau sur la plage pour toute construction, le paradis. Le skipper du bateau voisin qui râle après notre légère dérive (nous avons opté pour un mouillage minimum pour si peu de temps) n'arrive pas à altérer notre sensation de bien-être. Ce râleur, c'est Jean-Yves, avec sa compagne Josée... ils vivent depuis quatre ans sur leur bateau.

Un autre voilier abrite Patrice et Sophie qui ont quitté la côte basque depuis plus d'un an. Ces deux couples et le chien Sparky vont transformer notre mouillage express en un vrai séjour de bonheur.{C}{C}{C}{C}{C}{C}{C}{C}{C}{C}{C}{C}c (41).JPG{C}{C}{C}{C}{C}{C}Plongées, soins écolos avec les argiles du bord de mer, pêche, discussions animées, apéros à rallonge, anniversaires à fêter et repas en commun issus de tous les fonds de coques de chacun, nous bloquent à l'abri de cette merveilleuse cala pendant trois joursLes rencontres de mer sont de vrais moments de vie. Ces échanges à eux seuls justifieraient une vie entière sur le bateau.

Faute de vivres, il faut se quitter pour faire un vrai ravitaillement et poursuivre notre périple. Nous retrouverons Jean-Yves et Josée, quelques mois plu

s tard, aux Antilles ou ils avaient aband

onné leur inamovible monocoque pour un catamaran de 45 pieds. Aurions nous encore une fois contaminé un inconditionnel du monocoque ? Nous décidons de rejoindre Fornells (prononcez Formèse) distant de quelques milles.

L'aussière de l'annexe est amarrée sur les taquets de poupe car la mer est magnifique et la distance courte. L'absence de lune rend la nuit très sombre. Nous ne distinguons pas les falaises côtières pourtant proches. D'un coup, l'annexe n'est plus derrière le bateau.

Panique à bord, les voiles sont affalées, les moteurs démarrés et les lunettes de vision nocturne sorties de leurs étuis. Ces dernières font merveille. En retournant sur notre route, nous découvrons l'annexe à la dérive à plus d'un demi-mille du bateau comme si elle était illuminée par un fanal vert.

L'amarrage, certainement un peu succinct, s'était défait.

Remorquer son annexe est toujours à proscrire. Si dans le cas d'une rigide. il y a peu de possibilité de dégâts, on a pu voir que rien n'empêche la perte totale de l'esquif.

Il faut être pratiquement au regard de la passe pour découvrir Cala de Fornells entre les rochers qui dominent la mer.

Nous rentrons dans un mouillage immense presque totalement fermé aux allures de plan d'eau intérieur.

Le lendemain, débarqué au port de pêche, le corps féminin de notre équipage, trouve son bonheur dans les quelques boutiques de bord de mer. Le front de mer de construction récente est fait de cubes blancs de très mauvais goût.

Les habitations deviennent beaucoup plus authentiques et agréables en s'enfonçant dans les ruelles de la vieille ville et du village de pêcheurs. Dérangée par une persistante odeur d'égout, c'est la partie féminine de l'équipage qui une fois encore, décide d'un départ précipité vers la ville de Mahon. La descente de la côte est, se fera de jour entièrement au moteur. Elle nous permet de découvrir une nature grandiose, sauvage, complètement épargnée par les constructeurs frénétiques du continent.

Un groupe de baleines viendra nous saluer pour un moment d'intense émotion.

Mahon, construite sur les rives d'un véritable fjord de plusieurs kilomètres, est une ville surprenante. Plus commerçante et industrielle que touristique, elle mêle la mer à toutes ses activités.

Les cargos, les ferrys, les barques de pêche et les plaisanciers sont ancrés au milieu et sur les rives de façon totalement anarchique. Sur ce fond de doux désordre, nous trouvons à mouiller devant le débarcadère d'une villa et derrière une petite ferme à poissons. La soirée sera un pur bonheur.

Des amis nous attendent à la «Coloni de San Jordi» sur Majorque pour rejoindre Ibiza. Nous ne resterons pas assez longtemps pour vraiment découvrir la capitale ville d'origine de la recette de la mayonnaise.

Par manque de temps, seule une escale dans la «Cala Binisafulla» pour déjeuner, nous fera entrevoir les merveilles des petits mouillages qui jalonnent la totalité de la côte sud de cette île magnifique. Le départ vers Ibiza se fera avec un sentiment de trop peu. Serions-nous restés trois mois de plus, que ce sentiment aurait sans doute été le même tant Minorque est attachante.

 

Nos constatations et nos  conseils

 

Majorque Puerto Soller 39°47'86N 02°41'27E

Excellente protection sauf par vent fort d'ouest.

Petit port occupé par des pécheurs et des minorquines très agréable pour quelques bateaux de plaisance

Carburant à côté de l'embarcadère des bateaux de promenades

Restaurants et avitaillement sur le paseo de bord de mer et les rues perpendi­culaires, mais relativement chers, il est préférable de se rendre au village de Soller avec le petit train.

 

Majorque « Cala de Santa Ponza « 39°31'00N 02°28'03E

Un câble sous-marin partage la baie en deux dans sa longueur.

La partie Nord est interdite au mouillage.

Le mouillage est de bonne qualité par 10 m à 1,5 m sur fond de sable. Au niveau de la première cardinale sud et jusqu'à la plage, les fonds sont très faibles et l'eau recouvre parfois de quelques centimètres seulement d'énormes rochers. La ville permet des vacances festives et un avitaillement complet.

 

Minorque « Ciudadella « 361°59'08N 03°49'05E

Port naturel qui s'étire de 03°49'05E à 03°50'03E

Un mouillage Calla d'en Busquet à l'entrée de la passe au niveau des feux de marques, permet de mouiller sur corps mort. Il est totalement déconseillé d'essayer d'entrer dans le port par vent fort d’ouest sud-ouest.

La passe devient le terrain de jeu des déferlantes, la houle s'engouffre jusqu'au fond du port. La ville est magnifique.

 

Minorque «Codolar de torre Nova» 40°03'02N 03°50'03E bordée de falaise de 40 m. Le mouillage est correct sur fond caillouteux et herbeux à environ 10 m de profondeur, mal protégé par houle d'est à nord ouest. Le vent de nord y tourbillonne dangereusement

 

Minorque «Cala d'Algayerens» 40°03'00N 03°55'03E deux belles plages de sable fin tapissent le fond de la cala. Le mouillage est excellent par une profondeur de 8 m à 1,5 m sur fond sablonneux. La houle de nord à nord ouest s'engouffre dans la baie. L'argile (que l'on doit mélanger à l'eau de mer) accumulée sur les rochers, attire beaucoup d'amateur de soins naturels. C'est bon pour tout.

 

Minorque «Cala Fornells» Cabo forneils à rentrée de la passe 40'03'08N 04`08'00E.

Plusieurs possibilités de mouillages mais avec une tenue médiocre et un risque de dérapage par coup de vent nord-ouest à nord. Dans ces conditions, la houle pénètre très largement dans ce véritable plan d'eau intérieur (2 milles par 0,7 milles).

 

Minorque «Puerto de Mahon» entrée de la passe (bouée de Fuera) 39'52'02N 0418'07E

Port de commerce, port de pêche et port de plaisance s'entremêlent le long des deux milles de la cala. Les mouillages se succèdent dans de petites criques bordées par les habitations.

 

Minorque «Cala Binisafulla» 39'49'07N 04'13'02E

 

A aborder avec précaution pour cause de récifs à fleur d'eau. Le mouillage est d'excellente qualité entre 5m et 2m de profondeur sur fond sableux.

 

 



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