Les Baléares vues de la mer
Nous sommes partis de Saint Raphaël le 14 juillet à 15 heures sur un catamaran de 46 pieds...par mer calme et vent de « force 3 » (conditions éminemment difficiles)… pour un périple de 300 milles jusqu'à Majorque
Première escale une heure plus tard à St Tropez, il apparaît indispensable de soulager le mal de mer de Christine. Deuxième escale pour la même raison, le lendemain au fort de Brégançon, après quatre heures de mer.
Une troisième à Hyères pour faire des emplettes médicales après quarante-cinq minutes de moteur par mer plate. Le soir tombé, nous voilà enfin partis pour les Baléares (nous avons aussi trouvé du « stugeron » pour Christine suivant ainsi les conseils de Voiles-Aventures).
La traversée, à 50% au moteur, nous a permis de vivre quelques moments intenses avec entre autre le test du nouveau « Pensenator » que Michel a amené avec lui. Le matériel doit y être pour quelque chose car on n’avait jamais fait de parties de pêche aussi spectaculaires sur ce bateau. Un thon de plus de 15 kg a couronné le succès de l’entreprise.
Nous devons avouer qu'il nous aura fallu plus de quatre jours d’un laborieux voyage pour rejoindre les Baléares depuis Saint Raphaël. Nous avons totalement fait notre la philosophie de Confucius
«Une petite impatiente peut ruiner un grand projet.»
C'est vers minuit que nous mouillons une ancre juste derrière la « pointe de la Avanzada » devant « Pollenza ».
Christine qui avait cru sa dernière heure arrivée se retrouve en pleine forme.
Tout le reste de l'équipage, trois mâles dans la force de l'âge, deux dames assorties, une adolescente de quatorze ans, une enfant de neuf ans et un cocker noir se précipitent avec avidité sur un plat de pâtes gargantuesque.
Nous arrivons à Majorque sous un soleil radieux. Les premiers bains du matin se prolongent tard dans l'après-midi.
Attention le mouillage est fragile car le fond de la baie est recouvert d'une algue cotonneuse qui ne facilite pas la tenue
Le lendemain matin, après une nuit ballottée par le désagréable remous provoqué par les ferrys et autres bateaux à moteur rentrant au port de Pollenza, nous rejoignons Puerto Soller(1). Cette baie totalement fermée à la houle de la Méditerranée, est un mouillage superbe à 50 milles plus au sud sur la côte est de Majorque. Un fond sablonneux entre deux et huit mètres de profondeur permet une bonne tenue de l'ancre. Les habitants sont très accueillants même si une grande partie de ce petit port est une zone militaire gardée par quelques troufions en armes, refroidissant l'atmosphère.
Un petit train (2) datant de la fin XIX—' conduit les voyageurs à travers les jardins de citronniers garnis de fruits colorés, et entourés de haies de jasmin odorant jusqu'au village de Soller perché dans la montagne à 5 ou 6 kilomètres. Nous faisons la connaissance de Luc et Sylviane. Ils sont là, sur leur ketch, depuis plusieurs semaines leur gentillesse, leur sourire les ont rapprochés des pêcheurs
Luc, sur son ax2, nous souhaite la bienvenue. Un soir, il nous invite à la Cala Tuent à 5 milles au nord de Puerto Soller pour une soirée dans la cabane d'un de ses amis pêcheurs, Paco. En arrondissant un promontoire rocheux Morro del Forat immédiatement à l'est, nous découvrons, creusée dans le rivage, une crique bordée de sable fin. Au bord de l'eau, une petite maison faite de pierres sèches est la seule habitation visible. C'est là que nous attendent quelques amis de Luc et Sylviane autour d'une cervesa (bière) bien fraîche.
Le cadre est idyllique
Le cadre est idyllique, les habitants très accueillants. A côté de la terrasse en bois dans un style Far-West, deux cochons de lait rôtissent doucement sur les braises d'un grand feu de bois.
Nous sommes en Europe, au XXI° siècle, et ces moments sont d'une rare authenticité. Il y a cent ans, la photo aurait pu être la même.
Le repas nous fait découvrir des gens d'une grande gentillesse et l'enthousiasme provoqué par un Tinto (vin rouge) plutôt honnête nous voit rentrer à Puerto Soller dans un état qui nous aurait interdit tout trajet, même à pied, sur une route terrestre.
Quelques infos intéressantes
La Callobra
Point GPS 39° 51,30 - 2' 48,34
Cala tuent
Point GPS 39° 50,54 - 2° 46,50
Puerto Soller
Entrée dans l'axe de la passe : Point GPS 39° 47,86 - 2° 41,27 Capitainerie : VHF canal 9 Tel 971 63 16 99
Club nautico de Soller Tél 971 63 13 26
Carburant à coté de l'embarcadère des bateaux de promenades Restaurant et avitaillement sur le paseo de bord de mer et les rues perpendiculaires, mais relativement cher, il vaut beaucoup mieux aller au village de Soller avec le petit train
Des gens d'une grande gentillesse