5 Moussaillons sur le pont… ! Et si c’était à refaire.
Vous avez suivi leur périple, vous allez pouvoir connaitre leur ressenti, ce qu’ils référaient pareil et ce qui a été un choix non concluent. Bien sur nous sommes tous différents et ce qui est valable pour l’un ne l’est pas obligatoirement pour l’autre mais l’expérience de ceux qui l’ont « déjà fait » est un enseignement précieux.
Si on repartait...
Ce qu’en pensent les enfants
L’école à bord : (Ils ont écrit un super poème pour bien nous faire comprendre)
Tous les matins, sur le bateau, `
Qu’il fasse mauvais ou qu’il fasse beau,
Je prends mes livres et mes pinceaux,
Pour faire l’histoire et la géo,
Science, lectures, rédaction,
Soustractions, additions,
J’apprends toutes les matières
Mais c’est la récré que je préfère,
Ça n’est pas toujours rigolo
De travailler quand il fait beau,
À chaque pause, je saute à l’eau
Pour voir les poissons tropicaux
Le chat à bord
Aucun problème. C’est une super bouillotte pour la nuit (même aux Antilles, les nuits sont parfois un peu fraîches). On en a eu jusqu’à 5 à bord et, je le reconnais, c’était trop ! Si on repart, on emmènera, bien sûr, notre chat et notre chien !....
Laurent : si on repartait :
1 - On choisirait un bateau assez grand (15 à 18 mètres), simple (monocoque, quillard), économique, solide, facile à réparer et qui accepte les kilos de chargement (nourriture, eau, gas-oil, livres...) nécessaires à un voyage.
2 – On prendrait une annexe rigide (ça ne crève pas), avec un 15 CV et une voile, une chaîne HI-FI, un ordinateur avec imprimante, une télé, un lecteur DVD, une friteuse (on aime les frites !...), une machine à coudre, une machine à laver, un taud de soleil, un frigo-gaz (pour ne pas tirer sur les batteries) et un frigo 220V pour les ports, des jerricanes (gas-oil, essence et eau) et bien sûr, un régulateur d’allure, un sondeur et un GPS !...
3 – On ne prendrait pas de dessanilisateur, groupe électrogène, émetteur BLU, téléphone satellite. Il y a des cafés INTERNET partout !...
4 – On emporterait beaucoup de livres, de musique et le maximum possible de conserves ou d’aliments déshydratés, quelquefois difficiles à trouver ailleurs qu’en France.
5 – Pour l’école, nous n’inscririons pas les enfants au CNED pour le primaire mais dans les écoles locales lors des escales un peu longues.
6 – Je travaillerais un peu en route, pour améliorer l’ordinaire, l’idéal étant de travailler dans les pays «riches» et de dépenser les sous dans les pays «moins riches» !
La reprise d’une vie normale pour les enfants :
Au retour, ils ont suivi une scolarité très correcte, Marie en école d’ingénieur à Paris, Arnaud en Pharmacie à Rennes, Sophie au lycée, Emilie au collège et Antoine à l’école primaire.
Et pour les parents :
À notre retour, nous avons abandonné notre rôle de professeurs et sommes redevenus de simples parents.
La morale du voyage
Nous avions une petite vie confortable et tranquille en France. Ma femme ne sait pas naviguer et je ne suis pas un grand bricoleur. Le plus important, c’est l’envie de le faire. Une fois en route, on se débrouille toujours. J’espère simplement que mes enfants en garderont de bons souvenirs. Nous voulions leur ouvrir les yeux sur le monde.
Enfin, ce voyage n’aurait jamais pu se dérouler sans mon père qui a assuré avec gentillesse notre secrétariat (CNED, banque, courrier, impôts...). Qu’il soit assuré de ma reconnaissance et encore toutes nos excuses pour les angoisses causées à nos familles. Je pense qu’un «secrétariat à terre» est indispensable lors d’un voyage au long cours.
On a aimé :
Les rencontres - Les voyages à l’intérieur des pays visités- Le Cap-Vert - Le Venezuela et la Bolivie - Les îles Tortuga et Mayreau - Notre filleul Luis Gustavo en Bolivie - Le fait d’avoir réussi ce voyage
On a moins aimé
La gestion de CNED pour 4 enfants - Les trous dans la coque - On regrette de ne pas avoir ramené le bateau en France
Conclusion
Sauf catastrophe, on finit par oublier les mauvais moments pour ne retenir que les bons. Il nous paraît impossible de prévoir précisément le déroulement d’un voyage : les imprévus, avaries, courrier, maladies, météo...) obligent à s’adapter. Sans les trous dans la coque, nous n’aurions jamais passé autant de temps en Amérique du Sud. Nous aurions été dans d’autres endroits.
Enfin, je pense qu’un grand voyage doit se faire tranquillement. Les rencontres se font souvent au bout de quelques jours. En restant 2 ou 3 jours dans un mouillage ou dans une marina on passe, à notre avis, à côté des rencontres qui sont, pour nous, l’ESSENCE même du voyage.
Budget
En trois ans, nous avons dépensé en moyenne 1 800 € par mois, tout compris (nourriture, entretien, port, courrier, CNED et voyages à terre). Notre seul conseil à ceux qui veulent partir, c’est de garder le maximum de sous pour les escales et surtout de ne pas être «scotchés» au bateau. À moins, bien sûr, d’être milliardaire, ce qui n’était pas notre cas... Les prix ont certainement augmenté depuis notre retour mais le dollar a baissé, ce qui doit équilibrer les choses !...
Le bateau
APSARA DEL SUR est un «Petit Prince» en acier, de 1985, acheté d’occasion en 1998, 13m de long pour 4m de bau maxi. Il a déjà beaucoup navigué autour du monde.
Tirant d’eau : 1,20 m à 2,80 m
Moteur : 35 CV
Eau : 750 litres
Gas-Oil : 450 litres
Et maintenant ? L’expérience était merveilleuse et la mer me manque mais il n'y a pas de suite en bateau. J'ai repris le travail. On restaure une grande et belle maison à la campagne près de Granville et allons avoir un gîte et des chambres d'hôtes.