De l’indien à la mer Rouge avec les pirates DES SARDINES ENTRE LES BARRACUDAS (titre original)

25-07-2014 00:00:00

Eva et François nous avait envoyé, tout au long de leur tour du monde des récits de leur péripétie. Depuis Eva a réunis leurs expériences dans un site superbe. Initialement en Espagnol, leur langue maternelle, elle, qui parlait à peine le français quand nous l’avons rencontré, a fait un travail extraordinaire pour permettre à tous les francophones de suivre les aventures de Zarpas. Déjà, quand ils étaient au milieu du Pacifique ou de l’océan Indien, Eva faisait des merveilles dans la langue de Molière par pure gentillesse pour que l’inculte qui ne parle pas la langue de Cervantes que je suis, puisse, du fond de son lit, profiter d’un peu de leurs vagues d’étraves.

J’avais rêvé de mettre mon catamaran dans leur sillage, la vie en ayant décidé autrement, j’ai pu m’évader et voyager avec eux à la réception de ces morceaux de livre de bord.

Je vous livre un de ces moments, même si c’est celui qui fait dire à beaucoup de navigateurs n’ayant pas pu ou pas voulu passer le canal de Panama « On a bien fait »

J’espère que ce  récit vous mènera tout droit vers leur site « EL MUNDO EN CATAMARAN » et vous serez stupéfait des talents d’écrivain, en français, de notre géniale Eva.

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DES SARDINES ENTRE LES BARRACUDAS

 

Nous enfilons le West pur et dur –direction aux Maldives- dans les eaux de l’Océan  Indien, les vents du mousson du NW seront nôtre essence  à partir d’ici.

La mer est foncée, très bleu, sans doute parce qu’on est dans la terre des saphirs, mais quand la vague se casse elle se transforme en une énorme aigue-marine céleste et transparent.

La nuit tombe et on découvre que dans cette immensité marine il n’y a pas de lune, ni grande ni petite, on n’a pas eu le droit même pas à un fil, sont les nuits les plus noires du dernière an. Mais on ne peut pas se plaindre, la côte de l’Inde nous protége de la houle et la traversée devien rapide et commode, mais on n’a rien pêché.

 

Conformé par vingt-six atols, 1.900 îles et îlots, l’archipel des Maldives c’est le pays le plus plat du monde avec un hauteur record de 2 mt. Et à cause de ça il a été fort dévaste par le tsunami qui a suivi au  tremblement de terre du 2004, et qui avait inondé le territoire presque par complet. Aujourd’hui le risque qui soit effacé de la carte c’est très sérieux. Pour tout ça la navigation dans les proximités et à l’intérieur des lagons exige beaucoup d’attention.

Le tourisme c’est sa seconde activité mais le critère c’est claire, seulement quelques athols vont être victimes de l’invasion des touristes, les endroits qui n’on pas été désignés pour ce fin ne pourront pas être visités sous aucun prétexte.

On prie aux femmes de se couvrir les épaules et leurs jambes pour descendre à terre.

Il n’y a que des musulmans, sans exception, et nous n’avons pas vu une seule femme sans son voile, elles sont habillées très foncé, presque toutes en noir, ça fait bizarre de les rencontrer comme ça sur une minuscule île de deux km2.

À Uligamu les rues sont de sable, bordées d’arbres à pain et de papayas. Il n’y a pas de voitures ni de camions, pas d’hôtel ni de restaurant, pas de magasins. Il s’agit d’un petit village avec de souriants habitants, tranquille et perdu. Ils ont par contre une petite école, un dispensaire et une antenne télé. Et bien sûr LEUR mosquée.

Tous les 10 jours arrive un bateau depuis Male (la capitale) avec des provisions, du frais, le courrier et les commandes.

Presque tout le village a été construit avec de petits morceaux de corail, c’est vraiment beau mais cet technique –défendue aujourd’hui- a provoqué des dégâts écologiques terribles dans les fonds marins.

Avec les voiliers ce sont les îles plus au nord qu’on peu visiter parce que les profondeurs dans le sud dépassent les 40 mts, et comme ça ne serait pas très bien vu de jeter l’ancre sur les jardins de corail, on n’y va pas. La vie sous marine dans le nord c’est moins variée et pas très colorée mais de toutes façons nous nous amusons bien.

La veille de notre départ nous allons faire la sortie, le village fait la siesta, seulement quelques vieux silencieux prennent un poste dans les hamacs de la place pour discuter un peu et contempler le couché du soleil en attendant le rendez -vous avec Alá. L’appel à la prier marque le rythme de chaque journée. C’est comme ça qu’ils passent leurs jours, leur vie.

Je n’ai pas envie d’affronter la traversée jusqu’à Omán, mais tôt ou tard il faudra y aller. Alors on se met en route. C’est notre dernier trajet de plus de 1.000 miles sans voir la côte, et c’est devenue aussi, sans doute, la plus étrange que nous avons vécu.

Si bien la météo augure de conditions très favorables, pas aussi les infos qui nous envoie l’Unité de l’Armée Espagnole lié à « l’Opération Atalanta » dans le Golf d’Aden, et qui sont devenus plus inquiétants à chaque jour, selon on se rapprochait de  la zone « chaude »

      

- (3º jour de navigation)

Bon soir : nous avons des infos d’un possible navire  nourrice en position “X”

On vous recommande d’être prudent en extrême dans cette zone

Bon navigation

 

- (4º jour de navigation) Estimado Sr. Viso:

On vous prévient de l’existence de possibles bateaux suspects en position “Y”

Poussez-vous à l’extrême les précautions de sécurité et évitez de vous approcher de cette position, on vous tiendra au courrant.

Saludos.

Estimado Sr. Viso:

On vous communique l’existence d’un autre possible bateau pirate dans les alentours de position “V” .

Bateau type Dhow, ave la coque rouge, et 12 personnes à bord.

À cause des particularités de votre bateau le risque pour votre sécurité c’est le maximum, on vous conseil de pas y approcher.

Saludos.

 

- (5º jour de navigation) Estimado Capitán:

Le Dhow "SAAD 1", possible navire pirate se trouve en route vers la Cuenca de Somalia,

o Golfo de Adén, pour être utilise dans de prochains attaques

La dernière position qu’on a connu c’est pas loin du point “J”. Nous croyons qu’il va vers Circle 100 millas centré dans la position “tal”, ou Circle 100 millas centré en position “cual” . On vous prie de être très attentif si vous êtes obligées d’ y passer dans la région,

Prévenez-nous a cet COVAM de n’importe quel mouvemente suspect.

Votre bateau c’est très vulnérable (petit moteur, petit hauteur, pas de moyens pour vous protéger)

S’il vous plaît, suivez les conseils de la International Sailing Federation dans le document qu’on vous a déjà envoyé, qui a été publié en la WEB de MSC(HOA).

Saludos.

 

Et ça continue tous les jours, ils font le maximum pour nous aider dans la distance, mais l’inquiétude augmente à bord. Les infos ne sont pas claires « possible bateau nourrice », « activité suspect ». Chaque journée notre plotter se remplit avec des nouvelles têtes de mort qui nous préviennent :

“Vous ne les voyez pas mais ils sont là”

Finalement nous arrivons à Salalah ¡¡UFF!!, et on mouille dans un démesuré port au milieu de rien. Le 82% du territoire d’ Omán n’est que du désert, quel problème de place pourraient ils avoir?.

Tout d’un coup on se sent dans un autre planète, ils sont vraiment étranges, les hommes se promènent en chemise de nuit et les femmes se déguisent en Batman –plutôt Batwomen-, elles me font peur.

Ici on ne ferait qu’un bref stop technique, alors on se dépêche, nous allons au marché, on achète du fromage de chèvre, on fait du gasoil, on persuade un chameau de bouger du milieu route, on prend une bière dans un club de “tapadillo”, et nous continuons notre route vers Aden-Yemen.

 

On était tellement accélére que j’ai oublié d’acheter un peu de porc je je !!


Après pas mal de cabales pour décider  quelle serait l’option moins mauvais pour passer l’Etroit d’Aden  –a part la NON OPTION du Ministère de l’Extérieur espagnol :

“No vayan”-, on décide de naviguer a trois avec deux monocoques de taille et capacité de vitesse similaires à « Zarpas »

Et c’est comme ça que les suisses Liliam y Rudy à bord de “Shiva” et les italiens Mónica y Danilo dans son “Falabrach” sont devenus nos copains, et les uns l’ombre des autres pendant quatre larguiiiiiisimos jours.

Le “Couloir de sécurité”  ça n’est rien d’autre que : Des eaux où on pourrait intervenir s’y on a le temps d’y arriver,  mais pas du tout une garantie, sauf si tu peux arriver à faire une vitesse supérieur aux 17-20 noeuds ¡No te jode! Simplement les pirates ne peuvent pas monter sur un bateau qui se déplace a cette vitesse.

Comme ça les choses, les Capitaines décident  que notre option la plus claire c’est de faire route plus ou moins a 20 milles de la côte du Yemen car si un d’entre nous se fait attaquer, les autres auront le temps d’envoyer les “me dai” de VHF et tf satellite. De cette façon on suppose que même s’y on se fait agresser et voler, ils ne vont pas prendre le risque de kidnapper le bateau parce que (on suppose aussi) ils se vont faire arrêter avant pouvoir rejoindre la côte somalienne.

Moi, au cas où, je viens d’attacher ma bandoulière pirate du Brésil –juste pour leur faire peur-. Fran me regarde du coin de l’œil et lui me prend pour une folle, il ne comprend rien de pression psychologique!

Si les journées sont longues, les nuits se tournent éternelles, nous naviguons sans aucun genre de signalisation, sans lumière, et on ne s’en sert pas des appareils qui puissent être captés à distance. Notre détresse augmente, la fatigue et l’exténuation se sentent.

Les pêcheurs s’approchent au bateau, ils viennent pour nous demander de l’eau et  des cigarettes, mais ton cœur se retourne à chaque fois, comment savoir à l’avance quelles sont leurs intentions?

Des baleines pilot et des dauphins nous rendent visite aussi, ce sont de centaines et viennent chaque jour, c’est “l’heure de la récréation”, leurs sauts dans l’air et leurs acrobaties nous soulagent, nous profitons de ce cortège de luxe qui se voit invariablement achevé par des couchés de soleil de rêve. ¡Quelle beauté!

Et du  LUXE AVEC DE MAJUSCULES c’est notre Armée, sí, sí, je parle de l’Armée Espagnole, qui nous avait déjà montré tout son soutien pendant la traversée jusqu’à Oman en nous envoyant tous les infos possibles à propos de la situation dans les zones par les quelles on devait passer, et maintenant ils dépassent tous les prévisions. Nous envoyons tous les matins notre position, ils nous répondent tout de suite, et à midi ils nous téléphonent pour savoir comment va tout à bord et si nous allons bien. Ils nous préviennent des possibles bateaux pirates dans le coin. C’est incroyable!

Et le top de top, c’est le dernier jour, eux viennent aussi jusqu’aux bateaux pour nous saluer et nous souhaiter bon jour et une bonne arrivée à Aden.

On entend quelqu’un qui appelle « Zarpas » par le 16VHF, ne sont pas nos copains puis avec eux on se communique à travers un canal courte distance. Qui c’est alors ??

Nuestros chicos, la unidad “TORO” est partie pour faire un vol de control dans la région et ils sont venus nous voir, ils nous survolent pendant quelques minutes, on se parle un peu à la radio, on se tire quelque photo, et avec un vif secouer de mains on voit s’éloigner l’hélicoptère.

Je n’ai pas assez de mots pour pouvoir vous raconter qu’est ce qu’on a senti, c’est tellement émouvant, tous ces gens qui ne nous connaissent même pas, et ils sont là, en train de veiller pour leurs compatriotes que,  trompés ou pas trompés naviguent dans des eaux peu recommandées.

Nous avons eu de la chance, beaucoup plus qu’on eu et auront encore des autres, parce que nos politiques n’ont pas des couilles pour arrêter ces pauvres démons. Toute la  Communauté International, bras croisés,  regarde en attendant qui soit quelqu’un d’autre qui prenne la décision. Que d’ hypocrisie dans ce monde!

 Je suis sûre qu’il ne faut pas qu’on vous raconte qu’est ce qu’on a fait en arrivant

Besos y abrazos para todos. Eva y Fran

 

Je vous rappelle le site

http://www.elmundoencatamaran.com/fr/

 

 

 



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